Au commencement était l'émotion

Louis Ferdinand Céline

La fin des paysages

 

 

Récit

Éditions du Laquet, Martel

 

 

 

Ce livre est un rêve polyphonique. Rêve de ressassement qui, par effet de répétitions-variations, se remémore en huit chapitres la disparition d'un homme.

 

 

"Quelqu'un s'approche pour parler, puis, alors qu'il ajuste ses lunettes sur son visage vieux et sort de sa poche un petit livre usé, une grande lassitude commande à ses mains de lâcher prise au livre, et, quittant la place où il s'était hissé, il part semble-t-il sans regret, et ne revient plus."

 

 

 

 

 

 

Parution : Juin 2001

Format : 132 x 200 mm, 128 pages

ISBN : 9 782715228702

 

 


 

"Quelqu'un qui a pris le livre proclame le livre faux. Un autre qu'il est atteint d'une trop grande usure pour que quiconque le lise. Quelqu'un dit avoir lu le livre quand il était petit et s'en souvenir, mais, fait inexplicable, n’en veut dire aucun mot. Un autre à sa fenêtre, un matin, l'a vu passer entre ses mains comme un météore. Tout le monde reconnaît avoir au moins une fois entendu quelqu'un parler directement ou indirectement du livre. Ce qui revient le plus souvent dans le souvenir des gens, c'est : sur un banc. Quelqu'un prétend que le livre aurait eu des images, mais un autre aussitôt le dément formellement. Un autre, que ces images étaient pour certains invisibles et pour d'autres éclatantes. Un autre qu'il est absurde d'imaginer qu'un tel livre pût avoir été illustré d'une quelconque image. Un autre reconnaît que le livre n'avait nullement besoin d'images pour être compris de tous. Quelqu'un dit pourtant solennellement que les images du livre étaient pour qui savait les voir des merveilles, et un autre qu'un livre sans images est naturellement illisible aujourd'hui. La plupart cependant n'entendent pas "image" dans des dimensions communes et n'ont pas d'avis. Un dernier dit : le livre n'avait pas d'images. Et il ajoute aussi : il n'avait pas de mots non  plus. Le livre n'avait rien du tout ; c'est pourquoi tous l'avaient oublié."

 




CRITIQUES

 

"Nouvelle lecture éblouissante [...] Huit chapitres d'une douce et amère révolte [...]

et toujours cet usage élégant et poignant des répétitions.  Des questions scandées avec pertinence, comme pour accélérer parfois le rythme, déjà sous haute tension."

Tandarica, Gabrielle Sava, Babelio

 

 

 

"Le questionnement grave de Christina Mirjol devant l’inéluctable fin des paysages, construit un récit en boucle fermée, un labyrinthe sans issue sur une toile de fond déchirée et décousue."

DianaAuzou, Babelio